Politique de la ville : nos propositions !

La liste des Quartiers Prioritaires de la Ville a été mise à jour par l’État en janvier 2024 : les quartiers de la Maladière et des Peupliers sont dorénavant les 2 QPV de Montuel.

Pour rappel, en décembre 2022, la commune de Montluel a repris le pilotage de la politique de la ville afin de mobiliser les moyens et assurer la gouvernance entre les partenaires publics (État, 3CM, Commune, Département, Caisse d’Allocations Familiales, Pôle Emploi, etc.).

Plusieurs actions ont été initiées en 2023 : les animations de l’association Montluel Solidaire des “samedis de l’été” et des “Olympiades de la Côtière”, l’atelier bricolage de caisses à savons de l’association Yakata, ainsi qu’une journée consacrée à l’emploi pour les jeunes en lien avec Pôle Emploi. Un appel à candidature des projets est officiellement ouvert à toutes associations et aux habitant.es.

Un an après la prise de la compétence par la commune, il est urgent de mettre en œuvre un nouveau Contrat de ville pour inscrire dans la durée les différents volets d’actions de la Politique de la ville à Montluel et de mettre en place un Conseil Citoyen pour mobiliser les habitant.es et s’assurer que les actions mises en place répondent à leurs besoins.

Loin des annonces et des projets éphémères, une action quotidienne et au long court doit être engagée pour :

  • Reprendre le dialogue avec les habitant.es (les conseils citoyens de quartier sont un des outils obligatoires de la politique de la Ville) et les rassurer avec une présence renouvelée des acteurs de la vie municipales (Élus, Agents du centre social, Police municipale)
  • Lutter contre toutes les formes de discrimination et agir pour l’égalité des chances en accompagnant les jeunes en difficulté scolaire ou professionnelle et leurs parents, notamment par la présence dans le quartier d’acteurs sociaux et éducatifs (permanence centre social, accès au droit et à l’emploi, aide aux devoirs, apprentissage du français) et par le soutien aux activités culturelles et sportives,
  • Désenclaver la Maladière via le Plan local d’urbanisme (PLU) en reliant mieux le quartier au reste de la ville avec des pistes cyclables et des trottoirs aménagés en toute sécurité, un éclairage public qui fonctionne, des logements adaptés à la taille des familles, des espaces verts et des lieux d’échanges pour les acteurs sociaux, les associations et les habitants, maintenus propres et en bon fonctionnement,
  • Soutenir les actions des habitants et permettre à toutes les associations qui agissent au quotidien à la Maladière d’accéder aux financements de l’État pour faire émerger des projets qui bénéficient à la population … pour bien vivre à Montluel.

Les Quartiers Prioritaires de la Ville nécessitent une action de coordination municipale à la hauteur des aspirations de ses habitant.es.

Promouvoir la réussite scolaire pour toutes et tous

Un enfant de cadre dispose de 5 fois plus de chances de faire des études supérieures qu’un enfant dont les parents sont sans emploi. Nous pensons que seul un soutien volontariste adapté à chaque enfant en difficulté est nécessaire pour lutter contre le décrochage scolaire.

A Montluel, les classes des écoles primaires ont bénéficié d’un effectif réduit pendant plusieurs années grâce à la présence du quartier de la Maladière et du quartier des Peupliers/Marronniers dans la carte scolaire.

Depuis deux ans, les effectifs par classe remontent, rendant plus complexe la prise en charge des difficultés scolaires. Le poste de coordinateur du Réseau de Réussite Scolaire a été supprimé ainsi que l’accueil des enfants dès l’âge de 2 ans.

Il faudrait donc :

  • Rétablir les relations entre les équipes pédagogiques, le périscolaire, le centre social, la Municipalité et les représentants des parents pour répondre au plus tôt aux situations difficiles,
  • Proposer de l’aide aux devoirs dans le cadre scolaire pendant le temps périscolaire et au plus près des quartiers pendant le temps extra-scolaire afin de lutter contre le décrochage scolaire,
  • Sensibiliser et accompagner les jeunes (filles et garçons) vers les pratiques culturelles et de loisirs du territoire (MJC, centre social, école de musique, cinéma et théâtre des Augustins),
  • Soutenir l’accompagnement des jeunes pour la poursuite de leurs études (aide à l’orientation, accès aux bourses, tutorat),
  • Accompagner l’entrée dans la vie active en lien avec les entreprises et les collectivités du territoire (accès aux stages et à l’emploi, service civique, aide à la mobilité des jeunes).

Connaissez-vous l’histoire de la Maladière ? L’histoire dans l’Histoire de la France !

A l’origine, construite comme une cité d’accueil pour les travailleurs étrangers, la Maladière porte l’héritage des mémoires liées à l’histoire de l’immigration en France, notamment portugaise et maghrébine depuis les années 70.

Vous pouvez (re)découvrir : cette histoire culturelle au travers du documentaire réalisé en 2008 “Un billet pour Montluel” de l’association “Au fil de faire”.

Sortons des idées reçues sur les quartiers

Le quartier de la Maladière est classé en Quartier prioritaire de la politique de la Ville : des moyens sont censés être alloués pour agir en faveur de la population sur les plans de l’habitat, l’éducation, l’urbanisme.

Mais les moyens alloués sont faibles : 133 millions d’euros en 2022 pour 1 500 quartiers en France. Cela concerne 5,4 millions de personnes, soit 8 % de la population française. La politique de la ville est un des parents pauvres du service public : des décennies de « plan banlieues » n’ont fait que détricoter des moyens qui commençaient à peine à produire des effets.

Dès 2018, Jean-Louis Borloo, ancien ministre de la ville, insistait sur l’urgence à agir en faveur de ces quartiers, faisant un bilan très négatif des moyens alloués : « Moins on en a fait en matière de politique de la ville, plus on a annoncé de dispositifs, de chiffres et de politiques prioritaires. On a remplacé les moyens publics par les annonces publiques. Résultat, dans les quartiers, il y a moins de services publics, moins de crèches, moins d’équipements sportifs, moins de capacités financières des communes (30 % de moins), moins d’accès à la culture, moins de policiers, de professeurs et des agents de police plus jeunes, qui coûtent donc moins cher… C’est un scandale absolu ». Rappelons aussi qu’en 2018, le président Macron a enterré le plan Borloo, pourtant salué par toute la classe politique et les professionnels de la Politique de la ville.

Il est indispensable de faire société “ensemble”, mais c’est impossible dans des conditions d’abandon de tout un pan de la population qui souffre également de nombreuses idées reçues :

  • Ces quartiers bénéficieraient massivement d’argent public : c’est faux ! cela représente 33€ par habitant et par an,
  • La population est avantagée en termes de coûts du loyer : archi-faux !, les bénéficiaires de logements sociaux paient un loyer pas toujours si modéré et bien souvent pour des logements vétustes,
  • La violence et la délinquance se concentreraient dans ces quartiers. Encore faux ! Les trafics concernent toutes les couches de la population.

En complément d’un investissement efficace et efficient, il s’agit aussi d’arrêter de toute urgence la stigmatisation des habitant.es de ces quartiers. A Montluel comme ailleurs, ce sont les conditions incontournables pour une société apaisée.

Qu’est-ce que la Politique de la ville ?

La Politique de la ville vise à réduire les écarts de développement au sein des villes, à restaurer l’égalité républicaine dans les quartiers défavorisés et à améliorer les conditions de vie de leurs habitant.es.

Les 4 piliers de la politique de la ville sont :

  • la cohésion sociale,
  • le cadre de vie et la rénovation urbaine,
  • la citoyenneté, la laïcité et le vivre-ensemble,
  • le développement économique et l’emploi.

Qu’est ce qu’un QPV ? Un Quartier Prioritaire de la politique de la Ville est un territoire d’intervention sous l’égide du Ministère en charge de la ville, tel que défini par la Loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 dont la liste (il y a 1 500 QPV en France) est élaborée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires. En métropole, ils sont identifiés selon un critère unique : la concentration de la pauvreté.

Et celui de Montluel ?

La Maladière est l’unique quartier reconnu prioritaire de la politique de la ville sur le territoire de la 3CM. Le contrat de ville mis en place en 2015 pour la période 2015-2020 fait également le constat que la résidence des Cèdres dans le quartier des Peupliers, concentre une population faisant face à des difficultés économiques, sociales et familiales aussi importantes qu’à la Maladière, avec des problématiques de sécurité et de délinquance.

En décembre 2022, la commune de Montluel a repris le pilotage de la politique de la ville afin de mobiliser les moyens et assurer la gouvernance entre les partenaires publics (État, 3CM, Commune, Département, Caisse d’Allocations Familiales, Pôle Emploi, etc.).

Plusieurs actions ont été initiées en 2023 : les animations de l’association Montluel Solidaire des “samedis de l’été” et des “Olympiades de la Côtière” (voir photo ci-dessous), l’atelier bricolage de caisses à savons de l’association Yakata, ainsi qu’une journée consacrée à l’emploi pour les jeunes en lien avec Pôle Emploi.

Un appel à candidature des projets est officiellement ouvert à toutes associations et aux habitant.es.

« Un an après la prise de la compétence par la commune, il est urgent de mettre en œuvre un nouveau Contrat de ville pour inscrire dans la durée les différents volets d’actions de la Politique de la ville à Montluel et de mettre en place un Conseil Citoyen pour mobiliser les habitant.es et s’assurer que les actions mises en place répondent à leurs besoins. »

Bien vivre à Montluel

En chiffres : 15% de la population de Montluel vit à la Maladière, soit environ 1 000 habitant.es, avec un taux de pauvreté de 38% en 2018 et 182 demandeurs d’emploi au 1er trimestre 2021

source: https://sig.ville.gouv.fr/Cartographie/QP001009#grid-header-2-404

Les émeutes à Montluel – une Gazette Bien vivre à Montluel spéciale Politique de la Ville à Montluel

La nuit du vendredi 30 juin au 1er juillet derniers a été éprouvante pour beaucoup d’entre nous : voir dix véhicules incendiés ne pouvait que susciter le trouble, l’incompréhension et parfois même la colère.

Au cours de cette nuit et le lendemain, les questions ont fusé : Comment peut-on s’en prendre aux biens de ses voisins ? Qui sont ces jeunes qui n’ont aucune peine à prendre la police pour cible ? Que font leurs parents ? Qu’avons-nous fait ou omis pour en arriver là ? En quoi cette violence les aidera-t-elle ?

Au sein de Bien vivre à Montluel, personne n’est sorti indemne de cet été agité : au sentiment de gâchis s’est mêlée l’empathie pour les victimes et pour ces jeunes.

Romain Daubié et son équipe, par choix politique, ont stoppé en 2020 les actions au sein de la Maladière pourtant reconnu Quartier Prioritaire de la politique de la Ville par les pouvoirs publics. Le refus d’assurer la continuité du dispositif s’est traduit par une absence de dialogue et un sentiment de fort mépris vis-à-vis des habitant.es, soit plus de 1000 personnes dont 38% vivent sous le seuil de pauvreté.

Nous avions alerté à plusieurs reprises la municipalité sur la situation sociale difficile du quartier avec :

  • La désertion des services publics dans un quartier livré à lui-même depuis la fermeture de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) et de l’accueil Périscolaire,
  • L’ambiance délétère liée au conflit entre l’ancien maire et le Football Club de Montluel,
  • L’absence de conseil de quartier permettant les échanges et la résolution des conflits de voisinage entre habitant.es, qu’ils vivent dans des logements sociaux ou des résidences privées voisines,
  • La baisse apparente de la présence des forces de l’ordre en soirée et des actions de prévention, avec l’idée préconçue que la vidéo-surveillance serait la réponse à tout : inefficace pour prévenir la délinquance, l’usage après les émeutes a montré que certaines caméras étaient simplement en panne …

Si cette émeute semble avoir été en partie menée par des personnes extérieures au quartier, elle n’en révèle pas moins les difficultés de la Maladière.

C’est pourquoi nous avons décidé que le grand dossier de cette nouvelle Gazette serait consacré à la politique de la ville à Montluel.

La Gazette n°9 arrive gratuitement dans les toutes les boîtes aux lettres des Montluistes. Elle peut être téléchargée ici :