La nuit du vendredi 30 juin au 1er juillet derniers a été éprouvante pour beaucoup d’entre nous : voir dix véhicules incendiés ne pouvait que susciter le trouble, l’incompréhension et parfois même la colère.
Au cours de cette nuit et le lendemain, les questions ont fusé : “Comment peut-on s’en prendre aux biens de ses voisins ? Qui sont ces jeunes qui n’ont aucune peine à prendre la police pour cible ? Que font leurs parents ? Qu’avons-nous fait ou omis pour en arriver là ? En quoi cette violence les aidera-t-elle ?
Au sein de Bien vivre à Montluel, personne n’est sorti indemne de cet été agité : au sentiment de gâchis s’est mêlée l’empathie pour les victimes et pour ces jeunes.
Romain Daubié et son équipe, par choix politique, ont stoppé en 2020 les actions au sein de la Maladière pourtant reconnu Quartier Prioritaire de la politique de la Ville par les pouvoirs publics. Le refus d’assurer la continuité du dispositif s’est traduit par une absence de dialogue et un sentiment de fort mépris vis-à-vis des habitant.es, soit plus de 1000 personnes dont 38% vivent sous le seuil de pauvreté.
Nous avions alerté à plusieurs reprises la municipalité sur la situation sociale difficile du quartier avec :
- La désertion des services publics dans un quartier livré à lui-même depuis la fermeture de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) et de l’accueil Périscolaire,
- L’ambiance délétère liée au conflit entre l’ancien maire et le Football Club de Montluel,
- L’absence de conseil de quartier permettant les échanges et la résolution des conflits de voisinage entre habitant.es, qu’ils vivent dans des logements sociaux ou des résidences privées voisines,
- La baisse apparente de la présence des forces de l’ordre en soirée et des actions de prévention, avec l’idée préconçue que la vidéo-surveillance serait la réponse à tout : inefficace pour prévenir la délinquance, l’usage après les émeutes a montré que certaines caméras étaient simplement en panne …
Si cette émeute semble avoir été en partie menée par des personnes extérieures au quartier, elle n’en révèle pas moins les difficultés de la Maladière.
C’est pourquoi nous avons décidé que le grand dossier de cette nouvelle Gazette serait consacré à la politique de la ville à Montluel.
La Gazette n°9 arrive gratuitement dans les toutes les boîtes aux lettres des Montluistes. Elle peut être téléchargée ici :