Mal-être au travail et départ de fonctionnaires expérimentés : des agents municipaux ont le courage de briser l’omerta !

Lors du conseil municipal du 9 février, les élus Bien vivre à Montluel ont interpellé Monsieur le Maire concernant des dysfonctionnements liés au mal-être au travail souffert par de nombreux agents municipaux et à l’incapacité de la direction à accompagner l’évolution de carrière des agents.

En septembre dernier, lors du vote d’une convention avec le centre de gestion de la fonction publique territoriale de l’Ain pour la mise à disposition de personnel, nous avions déjà interrogé la majorité municipale sur les postes vacants et l’incapacité de la direction à conserver les talents. Le maire nous avait alors répondu qu’il n’y avait aucun poste vacant … Or ceci s’avère faux comme le montre le budget de la ville présenté en février où de nombreux postes budgétés ne sont finalement pas pourvus !  

L’enquête au long cours publiée le 2 mars par une journaliste du Progrès a mis en lumière la gravité de la situation grâce à des témoignages directs et courageux dénonçant la souffrance au travail, parfois depuis 2017 : manque de respect, hiérarchie infantilisante, absence de communication avec la direction, interdiction de communiquer avec les élus municipaux ou certains partenaires, management par la peur et intimidations, crainte de perte de prime ou de non-titularisation, décisions contraires à l’intérêt général, tolérance d’actes d’homophobie et favoritisme.

Coïncidence, le jour-même de la publication de l’article, le centre social de Montluel organisait une conférence sur le harcèlement scolaire dans les locaux de la mairie… sans collaboration avec les équipes éducatives ou les organisations de parents d’élèves.

Un des révélateurs de la crise à la mairie de Montluel est le départ de plus de dix agents municipaux en une seule année (services techniques, centre social, bibliothèque, police municipale, accueil, etc.), ainsi que deux plaintes pour harcèlement moral déposées contre la direction,actuellement instruites par le tribunal de Trévoux. Face à l’inaction de leur hiérarchie, plusieurs agents ont fait appel au syndicat CFDT « Interco de l’Ain » permettant le déroulement d’une enquête interne. Des élus de la majorité ont également essayé d’agir, en vain ! Le Maire affirme qu’il n’y a eu aucun dysfonctionnement. Cependant quelques cas de harcèlement, l’absence d’écoute et de respect, c’est déjà trop !

Alors que les agents de la ville ont particulièrement montré leur réactivité et mobilisation lors des deux dernières années de crise sanitaire, les élus de Bien à vivre apportent leur soutien aux agents municipaux et sont à leur disposition pour dénoncer ces agissements. Nous avons ainsi demandé au maire d’agir afin de stopper l’hémorragie et améliorer le bien-être au travail des agents municipaux en acceptant d’être à l’écoute de leur malaise, de leur besoin de dialogue et de relations hiérarchiques responsables et respectueuses de chacun.  

Il s’agit aussi que Montluel reste attractive pour des agents expérimentés et des profils qui préparent aux enjeux actuels et futurs. Ces dysfonctionnements ont des conséquences pour les Montluistes avec des travaux de mise en conformité PMR ou de voirie qui sont reportés d’année en année ou le risque d’une perte de l’agrément de la CAF suite au blocage de la plupart des initiatives de l’équipe du centre social pendant la crise sanitaire (la responsable vient à son tour de quitter la mairie).

Que penser des injonctions de la direction demandant aux agents d’agir contre l’intérêt général avec notamment le décaissement de terre sur le stade de football, la suppression des cages et la coupure de l’eau, alors que le stade venait d’être refait par les espaces verts et les cages nouvellement installées ! Au prétexte de la chasse aux moustiques, cette méthode visait à ne pas appliquer les décisions du juge obligeant la mairie à donner accès au FC Montluel dans des conditions non discriminatoires, conduisant à des dépenses inutiles et des procès à rallonge, aux frais des Montluistes.

Le déni de Romain Daubié et l’absence de considération des agents sont à la fois une faute morale et une erreur pour la bonne gestion de notre commune.

« A chaque fois que nous sommes témoins d’une injustice et que nous n’agissons pas, nous formons notre caractère à s’habituer à la passivité et ainsi, finalement, nous perdons toute capacité à nous défendre nous-mêmes et ceux que nous aimons. »

Julian Assange

https://c.leprogres.fr/politique/2022/03/01/valse-du-personnel-a-la-mairie-des-agents-confient-leur-malaise