Le PPI est établi par le préfet en vue de la protection des populations, des biens et de l’environnement, pour faire face aux risques particuliers liés à l’existence d’ouvrages et d’installations dont l’emprise est localisée et fixe. Plus précisément cela concerne les cas d’incidents ou d’accidents majeurs sur la centrale nucléaire du Bugey (CNPE du Bugey).
Le PPI est un document d’organisation générale qui définit les objectifs (alerter la population, assurer le bouclage de la zone et la circulation, protéger la population, lutter contre les effets …) et les actions à mener par chaque acteur pour réaliser ces missions. Le périmètre comprend des communes de trois départements : l’Ain, l’Isère et le Rhône, soit 121 communes.
Dans le cadre de l’ORSEC, les missions qui relèvent de la compétence des communes sont :
- l’alerte et l’information des populations ;
- l’appui aux services de secours ;
- le soutien aux populations ;
- l’information des autorités.
Les communes du périmètre PPI ont l’obligation de réaliser un plan communal de sauvegarde (PCS) dans les deux ans suivant l’approbation du PPI1. Dans ce plan, elles doivent identifier les actions qu’il leur est possible de mettre en place en cas de déclenchement du PPI, en fonction des moyens dont elles disposent. Les communes doivent notamment prévoir dans leurs PCS les actions suivantes :
En cas de mise à l’abri :
- mettre des locaux à disposition pour les personnes ne résidant pas dans la commune ;
- relayer les consignes du préfet ;
- informer le préfet des difficultés rencontrées.
En cas d’évacuation :
- mettre à disposition des lieux désignés comme lieux de regroupement et les indiquer au service préfectoral chargé de la sécurité civile ;
- procéder à l’accueil au sein de ces locaux ;
- signaler les personnes isolées ou handicapées aux services de secours ;
- procéder au comptage dans les lieux de regroupement.
En cas de prise d’iode stable :
- relayer la décision du préfet de procéder à la prise d’iode.
Dans tous les cas, les communes doivent se doter de moyens effectifs d’alerte de l’ensemble de leur population (dispositif d’alerte téléphonique automatisée, équipement mobile d’alerte…).
Dans les faits : ce PPI a le mérite d’exister, il ne laisse pas place à l’improvisation, mais dans la réalité qu’en est-il ?
Le passé et son histoire nous à montrer que lors d’accidents majeurs (Tchernobyl, Fukushima….) que la protection des populations était un point crucial et que l’impact d’un accident grave n’était absolument pas négligeable sur la santé des populations sans compter son impact sur l’environnement. Et pour preuve suite à l’accident de 1986 à Tchernobyl, son impact a touché l’Europe et le nuage ne s’est pas arrêté à la frontière française ; encore actuellement de grandes zones des Alpes du Sud sont encore contaminées et il n’est pas conseillé d’en consommer les champignons. Localement en Russie cela a nécessité le déplacement de centaines de milliers de personnes qui ne sont jamais retournées chez elles et aussi dramatiquement le décès de milliers de personnes contaminées ainsi que la santé dégradée à vie de certains.
Evacuer les populations est une mission complexe, tout le monde a conscience qu’en cas d’incident majeur les réactions humaines ne sont pas toujours adéquates et que les moyens instantanés ne sont pas toujours disponibles.
Et ce qui prévu sur le papier n‘est pas toujours le reflet de la réalité, par exemple la distribution de cachets d’iode est-elle uniforme, quels sont les moyens de contrôle d’une telle opération ?
Les populations évacuées seraient transférées dans des communes de substitutions mais quels sont les moyens d’accueillir et de faire vivre et de soigner ces milliers de personnes pendant des jours, voire des mois ?
Tout un tas de questions que l’on peut se poser à juste titre. Le dispositif « ORSEC » (Organisation de la réponse de sécurité civile) pourrait répondre en partie à cette question. A suivre dans un prochain article.